
Entrée en pays Armoricain
Juillet 2023 - De l'estuaire de la Loire au golfe du Morbihan
Depuis 2022, nous nous sommes donné comme objectif de nous retrouver quelques jours chaque été pour arpenter ensemble un territoire choisi.
La première année, nous nous sommes attachées à un élément fort : la Loire. Nous voulions retranscrire l'enchaînement d’ambiances paysagères ressenties lorsque l’on suit le cours d’eau, à pied. D’Ancenis à St Nazaire, en passant par Nantes, se sont succédés plages, bocages, villages, zones, villes, et marais.
La deuxième année, nous partons à la découverte d’un territoire contigu, mais que nous connaissons moins, sans amers ni éléments forts identifiés au préalable. Nous restons cependant tout aussi attentives à l’histoire des paysages rencontrés, entre bocage et océan. Nous avons pour projet de relier, toujours à pied, Saint-Nazaire au Golfe du Morbihan.
Le trajet
Nous partons de Paris. On avait prévu de prendre un train tôt pour pouvoir marcher dès notre premier jour. C’était sans compter une blessure et notre course boiteuse à travers la gare Montparnasse - labyrinthique - nous faisant arriver deux minutes avant le départ de notre train. Nous voici donc, haletantes, devant les herses automatiques infranchissables, et les regards de pitié de voyageurs en avance pour le train suivant. Notre train est parti, sans nous. Tant mieux, cela nous donne le temps d’étudier les cartes dans un café de la gare. D’autant plus que le train suivant a plusieurs heures de retard. On embarque donc à la mi-journée dans un TGV chargé de parisiens mécontents en besoin de Bretagne.
Arrivée à Saint Nazaire. Arrivée donc, au point où nous en étions restées l’année précédente, nous avions bivouaqué en pleine ville pour la dernière nuit du voyage, à côté d’une église. Nous ne voulons pas réitérer l’expérience cette année, et nous cherchons donc à prendre un bus pour nous avancer et planter la tente hors de la ville.
Nous atteignons Saint-André-des-eaux, au terminus de la ligne U4. Fatiguées du réveil matinal, nous nous allongeons dans un petit parc avant de rejoindre des infrastructures sportives, en bordure d’agglomération, pour installer la tente dans une petite pinède. Notre première nuit de bivouac estival. On retrouve les sensations, la petite tente oural familière, le sol mou, l’herbe et les aiguilles de pin.
Le lendemain, nous partons à pied vers le parc national de Brières. Nous longeons les marais pendant une dizaine de kilomètres, jusqu’à Saint Lyphard. Sur le trajet, nous croisons un groupe en visite ornithologique et des pancartes protestant contre l’assèchement des marais. Un village touristique aussi, Brécat. Mais sans ressources pour nous, mis à part des toits de chaumes vides et mis en scène, et le kiosque d’accueil pour une visite en barque à travers le marais.
Nous arrivons à Saint Lyphard en plein weekend de la Fête des traditions. Four à pain, danses et musique bretonnes, et stand de chasseurs (qui s’auto proclament “premiers écologistes de France” tout en posant fièrement auprès de leur prises empaillées). C’est une aubaine pour nous ravitailler en pain frais et recharger nos téléphones auprès des maîtres-nageuses du petit lac de baignade près de la foire.
On veut dormir dans un camping pour se doucher après la nuit en bivouac.
Il n’y en a pas à Saint-Lyphard, on attrape donc un bus pour aller au camping le plus proche, situé à Herbignac. Le camping est tout petit mais chaleureux. La douche et la nuit calme nous requinquent.



Le lendemain, on prend un bus jusqu’à Camoël, et on quitte le pays des marais pour la Bretagne.
N’ayant pas trouvé la correspondance pour le bus suivant, on descend un arrêt trop tôt et on marche une heure pour arriver à Arzal, sur la bande d’arrêt d’urgence, sous la pluie.
A Arzal, café en terrasse lors d’une accalmie.

Puis on reprend un bus pour Muzillac, on essaie de rejoindre la côte au plus vite, lassées de la pluie. Re-pause à Muzillac en attendant le 3ème bus. On attrape enfin celui pour Damgan, puis Penerf, en espérant pouvoir traverser l’estuaire et dormir à Pen Cadénic, nom déjà breton et marquant notre entrée en territoire Armoricain.
On déchante : il y a trop de vent à Penerf, la navette ne traverse plus. On se rabat sur le camping de la presqu’île (du bout du monde).
La mer ! Il pleut des cordes.
Tous les restos sont fermés (il n’y en a qu’un).
On mange nos restes face à la mer, des bières bien froides entre les mains (provenant de la petite buvette du camping). Pour aller aux douches, il faut braver la tempête. #campingbreton
Le lendemain d’une nuit humide, on prend la navette du Passeur du Lenn et on arrive en fin de matinée à Pen Cadénic. Projet : longer la côte jusqu’à Arzon.
Finalement, après 22km et une galette à la Roulotte Food Truck sur la plage du Roaliguen, on bifurque vers Sarzeau pour prendre un bus. Montée difficile vers Sarzeau. Arrivée par le Super U, et l'énorme giratoire de la D780, grande route de la presqu’île de Rhuys.
Réconfortées et au chaud dans le bus, on file jusqu’à Arzon.
Arrivée à Arzon : escale au O’Bistrot où on reste des heures après la longue journée de marche. Puis le café ferme et on doit aller chercher à manger et où poser la tente. Un peu tard, on découvre le port de plaisance en chantier, en plein vent (jour et nuit de tempête Patricia). On se pose dans un resto touristique. La nuit tombe mais on n’a toujours pas trouvé un coin pour camper. Il pleut. On reste jusqu’à la fermeture du resto, comptant sur les bonnes âmes des restauratrices. Mais rien, le resto ferme. Nous voilà de nouveau sur le port; il vente et il pleut. En marchant, on arrive jusqu’à un bâtiment en bois un peu désuet. On entend un concert, et attirées par la musique et la chaleur de la fête, on rentre. C’est gratuit et il y a plein de monde. On pose nos gros sacs et on profite des toilettes et de la salle de bain pour une toilette de chattes.


L’ambiance bat son plein sur la piste de danse, mais fatiguées de notre journée de marche, nous ne dansons pas beaucoup, contrairement aux habitants locaux qui se déchaînent.
Lorsque le concert prend fin, une des danseuses nous aborde et nous demande si nous avons un lieu pour dormir ce soir.
Devant notre réponse négative (à vrai dire, nous avions espéré un moment pouvoir dormir dans le bâtiment), elle nous propose de nous héberger chez elle, ou plutôt dans la maison de ses grands-parents qui ne sont pas là. Nous passons donc la nuit au chaud grâce à notre hôte qui nous dit qu’elle est navigatrice sur un vieux gréement (un peu de flip de dormir chez une inconnue, mais les cartes marines et les posters de festivals lesbiens et féministes bretons nous rassurent).


Le lendemain, la tempête continue. Notre hôte nous l’apprend vite, on ne pourra pas traverser le Golfe en bateau. On repart en la remerciant, et on commence la journée par un petit déjeuner au O’Bistrot. Le rêve de longer les plages de Carnac à pied s’éloigne. Maintenant, il ne nous reste plus assez de jours en marchant si nous voulons arriver à Vannes à temps pour nos billets retours. Nous reprendrons des bus, mais en attendant nous partons nous dégourdir les jambes.
On décide de longer la presqu'île de Rhuys par l'intérieur du Golfe du Morbihan. Mais en fait, la succession de baies (magnifiques plages de Bretagne sables blancs) et de pointes rocheuses nous fait vite changer d’avis. Trop long pour nos petites jambes. On se pose à un café, la p’tite cale. Des airs brésiliens dans les fleurs qui nous entourent.



Le lendemain, bus Arzon-Vannes. Bus calme de fin. Le paysage du golfe défile.
Journée à Vannes, ville médiévale, grouillante et aux pavés humides. Trompettes de rue.
Une expo attire notre attention (Barreau et Charbonnet) dans la halle médiévale du musée des beaux art : ils ont construit deux tours de 5 mètres de haut, fabriquées avec des briques en vase extraite du dragage du port du Crouesty. La boucle matérielle et territoriale est bouclée.
Points de vue
En discutant ensemble lors de cette traversée, quatre axes d'intérêts nous sont venus, comme quatre prismes à surimposer sur la carte pour épaissir notre balade : le paysage, le projet urbain du port du crouesty, l’usage du bus pour se déplacer, et l’hospitalité dont nous avons fait l’expérience.
Paysages de pays armoricain
Marais du Parc régional de Brière : terre libre, zones humides et bocages
Entre l’estuaire de la Loire et celui de la Vilaine se trouve une vaste dépression marécageuse apparue en 8000 avant J.C.. D’abord golfe maritime, une bande de sable l’isole de la mer quelques 5500 ans plus tard. Le Brivet, dernier affluent de la Loire, rince les sols et une forêt apparaît, inondée ensuite par le même Brivet. Les arbres se couchent, d'autres végétaux poussent et se décomposent par-dessus. La tourbe se forme, la forêt se meurt, le marais de Brière naît.
Au moyen-âge, ces terres ne dépendaient d’aucune seigneurie, et étaient propriété d’une communauté de paysans libres. Ce type de territoire est décrit comme un « alleu », terme qui désignait au Moyen-Âge une terre ancestralement libre. L’alleu est co-géré par tou.te.s cell.eux qui y habitent.
Au fil de l’histoire et des évolutions de la société, les alleus ont progressivement disparu, accaparés par les seigneurs. Cependant, difficile d’accès, avec ses chemins praticables seulement une partie de l’année, et ne générant que de faibles ressources, la Brière a résisté plus longtemps, et est resté propriété des habitants des villages locaux : “Dans chaque paroisse, chaque village s’était depuis longtemps réservé à sa porte une part de marais qu’il avait entouré d’une douve. Ce fossé inscrivait dans le sol, mieux qu’une signature, un droit incontestable de propriété ancienne” (Abbé Vince, Brièrons, naguère…, 2006).
Cette organisation a perduré jusqu’à aujourd’hui. Depuis le XIXe siècle, l'ensemble de cette propriété indivise est régie par la Commission Syndicale de la Grande Brière Mottière, dont le nom fait écho à l'une des activités identitaires de la Brière d'autrefois : la récolte des "mottes" de Tourbe.
Mers, fleuves et marais : transitions et porosités
Entre la Brière et la Bretagne, la Vilaine marque une frontière naturelle nette pour les pieds humains, mais poreuse pour d’autres vivants (les espaces naturels humides de la grande presqu’île de Guérande fonctionnent en vases communiquants).
Bien que la limite officielle entre les Régions Bretagne et Loire-Atlantique se situe plus au sud, dès Camoël, c’est en passant de l’autre côté du fleuve que nous avons senti le basculement du paysage entre les bocages intérieurs et le littoral breton.
Côte océane, côte intérieure
Plus loin en Bretagne, au bord du Golfe du Morbihan, nous longeons d’abord la côte qui fait face à l’océan, avec ses longues plages et ses villages côtiers.
Le lendemain, faute de traversée, nous arpentons l’autre côté de la presqu’île, tournée vers l’intérieur, qui fait face au golfe. La côte sur cette façade est plus escarpée, plus découpée, et moins urbaine. L’horizon est plus court, on a vu sur les îles et les berges du golfe.



Port du Crouesty - Arzon
19,5 M euros osef
A en croire les avis de Google, le port du Crouesty est un haut lieu d’attraction touristique de la presqu’île de Rhuys - si l’on se fie aux mots ayant le plus d'occurrence dans les commentaires, du moins. Cet aperçu hors sol se vérifie assez vite sur place: boutiques touristiques, crêperies, glaciers, golfe et autres manèges se succèdant à perte de vue, entourant les milliers de mâts cliquetants. N’en déplaise aux promoteurs, le paysage et les vents ne se laissent pas oublier. Nous en faisons les frais lors de notre passage; pile lors de la tempête Patricia. Les envies de glaces se font moins pressantes.
Dans les années 50-60, le développement du tourisme et de l’économie balnéaire doit répondre aux besoins de la société de loisirs des Trentes Glorieuses. L’essor de cette nouvelle économie balnéaire impose la mise en place de structures d’aménagement du territoire par l’Etat ou les élus locaux. C’est le cas de la SATMOR: Société d’Aménagement Touristique du Morbihan.
En 1968 elle présente le projet Kerjouanno-Le Crouesty, qui veut faire d’une grande zone marécageuse riche en grenouilles et anguilles, un nouveau port-pôle d’attraction touristique. Le projet rencontre rapidement une vive hostilité des habitant.es des environs au nom de la protection de la nature et du cadre de vie. Le site qu’on appelait la baie du Croisty (ou Kroisty), paysage de landes marécageuses, en serait désormais profondément transformé.


Malgré les protestations, le début des années 1970 a marqué un tournant dans le destin du Croisty, avec la construction du port de plaisance du Crouesty, suivi très rapidement d'une urbanisation galopante.
Le port a été créé en extrayant des tonnes de sédiments du fond de la baie, et en les utilisant pour réhausser le niveau du sol de la zone marécageuse environnante, en gagnant en outre un peu sur la mer.
Dans les années 1990, toujours dans cette idée du tourisme de masse, sera construit un grand centre de thalassothérapie en forme de grand paquebot flottant sur un lac artificiel. Nous nous sommes épargnées cette visite.


Tant bien que mal, le port est intégré de force aux habitant.es, qui doivent s’adapter- ont-ils d’autres choix? Des aménités voient le jour, par la force du temps et de l’usage. Une maison du port, logée tout au fond de la darse est investie par les habitants et touristes de passage. Elle accueille des événements, concerts, gratuits. Nous nous en sommes bien réjouies en ce jour de tempête, seul lieu accueillant parmi la myriade de lieux touristiques, étonnement tous fermés ce soir-là de plein été .
Aujourd’hui le port du Crouesty se voit à nouveau l’objet d’un réaménagement. Ce qui avait été approprié dans le temps long par les habitant.e.s est supprimé des nouveaux plans. Un port tout lisse, plein d’esplanades glissantes (forcément il pleut). Notre lieu d'accueil sera démoli. Destruction de la maison du port qui nous avait servi de refuge, un soir de tempête. C’est là où nous avions rencontré Ines qui dansait sur la musique de Mata Hari Afrobeat. De son point de vue de navigatrice, elle évoque une uniformisation des ports, qui deviennent génériques, perdent leur unicité. D’autres font entendre leur hostilité sur Facebook, comme dans les 60, mais cette fois-ci, au nom de l’esprit habitant.
Ce qu’il reste toujours, ce sont les éléments. Le vent ne s’arrête pas de souffler, ni les sédiments de se déposer. En passant à Vannes, dans le passage médiéval du musée des beaux arts: deux tours de 5 mètres nous rappellent Arzon. Faites de briques de sédiments, dragués pour le passage des bateaux.


Bus
Expérimentation pratique des transports publics armoricains
Cette année, nous nous sommes lancées à travers un territoire avec moins une envie de comprendre les frontières et les transitions qui le composent que de parcourir un certain trajet, dans la continuité de l’année passée, et surtout d’aborder la côte bretonne, de profiter de l’été et d’une liberté de temps qui nous a manqué pendant les mois précédents.
Moins d’ambitions randonneuses donc, ce qui fait que nous nous rendons vite compte que le trajet que nous avons prévu est trop long pour que nous le réalisions à pieds dans le temps imparti.
Cela nous a conduit à prendre dès que possible les lignes de bus locales pour atteindre le soir l’objectif prévu, et à modifier chaque jour notre itinéraire en prenant en compte ce paramètre. Nous téléchargeons les horaires, repérons les lignes clés du jour, glanons les prospectus correspondant dans les campings, demandons notre chemin, et finalement, attendons aux cafés le passage du bus adéquat.
Dans un territoire aménagé pour la voiture, le bus est une résistance du collectif, du compromis, de l’adaptation. C’est aussi un service public local complètement déficitaire (sur le réseau Lila Presqu’Île, les recettes ne couvrent que 8% des 5 millions d’euros que représentent les dépenses annuelles).
Malgré cela, les collectivités locales assurent cette charge, réfléchissent, enquêtent, investissent, maintiennent ou suppriment les lignes, pour que même celleux qui ne peuvent pas se conformer à la norme (comment ça, vous n’allez pas acheter une voiture électrique qui émet 0kgCO2 au km ? Vous n’êtes vraiment pas éco-citoyen) puissent quand même se déplacer librement.
Compte-rendu exhaustif :
Ligne Saint Nazaire > Saint André des Eaux : Ligne U4 de la Société de Transport de l'Agglomération Nazairienne
Ligne Saint Lyphard > Herbignac : Ligne 2 de Lila Presqu'île (Syndicat Mixte des Transports de la Presqu’île de Guérande, Région Bretagne et Pays de la Loire, 24% des fréquentations)
Ligne Herbignac > Camoël : Ligne 8 de Lila Presqu'île (Syndicat Mixte des Transports de la Presqu’île de Guérande, Région Bretagne et Pays de la Loire, 0,3% des fréquentations)
Ligne Arzal > Muzillac : Ligne 8 Breizhgo (Région Bretagne)
Ligne Muzillac > Penerf : Ligne 8 Breizhgo (Région Bretagne)
Navette bateau Penerf > Pen Cadenic : Le passeur du Lenn (indépendant)
Ligne Sarzeau > Arzon : Ligne 24 KICEO (agglo de Vannes)
Ligne Arzon > Vannes : Ligne 24 KICEO (agglo de Vannes)
On peut profiter du paysage en roadtrip, et pour les usager.e.s du bus au quotidien qui n’ont pas d’autres alternatives, cela peut être contraignant, mais les lignes de bus locales restent
RESTENT QUOI ? Poésie de la lenteur et de l’attention collective


Hospitalité
Eloge des aménités communes
La marche a été, comme l'année précédente, émaillée de gestes d'hospitalité et d'aménités qui ont rendu le voyage plus agréable.
En sortant des marais de Brières, juste après le panonceau d’entrée de Saint Lyphard, comme nous attendant, devant une maison: un cageot de prunes de jardin. Plus tard, Saint-Lyphard nous offrira encore de quoi reprendre des forces grâce au pain de la fête des traditions. Gentillesse des maîtres nageurs du petit lac de saint lyf’ qui acceptent de recharger nos téléphones. Toilettes publiques hospitalières. La journée des aménités ne s’arrête pas là. En début de soirée, à notre arrivée à Herbignac, nous cherchons un camping. Une voiture nous double et s’arrête, le conducteur nous interpelle. Il sort rapidement du véhicule et se dirige vers son coffre où s’entassent des cageots entiers de légumes de son jardin. Nous propose de prendre ce que l’on veut. Touchées, nous repartons avec quelques concombres.
Mais ce qui a le plus marqué ce voyage sous le signe de l’hospitalité, c’est sans doute notre première nuit à Arzon. Le soir de tempête dans le port en semi-travaux. Les façades closes des boutiques et des restaurants qui ferment leurs portes les uns après les autres. Nous qui n’avons encore pas élu bivouac nulle part. La maison du port, d’où s’échappent des basses dansantes, comme un phare dans la nuit. Ce lieu, sans lequel nous n’aurions pu rencontrer Ines notre hôte qui nous a permis de dormir dans un lit. Ines nous avait repérées à la maison du Port grâce à nos sacs, et proposé le gîte. Elle nous donne son adresse, et nous indique que nous n'aurons qu'à ouvrir la porte, laissée ouverte. Elle va de son côté couper des bambous envahissants et nous rejoint plus tard. Ce fait insolite nous met en confiance.
Après 4 jours de marche, de traversée en navette et de trajets de bus: nous arrivons à Vannes, puis Lorient. La transition est rapide, nous parcourons l'équivalent de l'itinéraire des derniers jours en une heure de Flixbus. A Lorient, nous atterrissons dans un Airbnb asceptisé choisi sur le tard. Le lendemain, à la gare de Lorient, nous tombons par hasard sur deux amis de Strasbourg, revenant d'un voyage en bateau et passés par l'inévitable Crouësty. Curiosité des trajectoires de vacances.
Sources :
https://www.labaule-guerande.com/les-marais-de-briere.html
https://shs.cairn.info/geographie-des-transports--9782200631543-page-9?lang=fr
https://shs.cairn.info/revue-flux1-2007-2-page-43?lang=fr
https://books.openedition.org/pur/24533?lang=fr
https://mappemonde-archive.mgm.fr/num23/articles/art09305.html